En ce moment y a plus trop de couleurs dans mon monde ça fait chier vite fait,
J'utilise ma batterie de sauvetage pour y voir clair dans mon bordel mais c'est compliqué,
Chaque jour qui passe me rapproche de la réalité,
Merde, ça dégrade ma santé,
Je perds dans ma tête mes moyens de survie,
Et je garde sur mes lèvres les envies de suicide.
Les sons qui résonnent dans ma tête ne sont plus anodins,
J'les ai entendus si fort ce matin,
L'entonnoir me fait glisser dans le noir,
Je suis sûr qu'on ne m'entendra toujours pas ce soir.
Je ne veux pas savoir que je suis seul,
Je ne veux pas prendre mes pilules,
Pourtant j'ai tellement mal au cœur,
En pensant à toi, à nous, cette bulle,
Cette frontière que tu avais mise entre nous et le monde ne me faisait plus peur.
Les putains de voix ont repris dans ma tête,
Si tu savais combien me manque la tienne,
J'en deviens fou, j'en deviens con,
De ces larmes qui creusent des sillons
Sur mes joues que ton absence creuse de jour en jour.
Et puis,
Tous tes mots qui me désarment encore aujourd'hui,
Et puis,
Tes yeux que j'ai tant aimés aussi,
Maintenant me blessent tant,
Que je te hais à présent.
Mon esprit tournait autant que les roues du wagon,
Qui m'emmenait loin de toi ce matin-là,
Et mon cerveau ne voulait pas s'endormir,
Parce que je savais que je ne te reverrais pas.
Et bien sûr que ça fait des mois,
Bien sûr que les jours ont passé,
J'ai vu les semaines défiler,
Et rien qui ne les arrêtait,
Tu étais la seule à savoir stopper le temps,
Pour un rire, pour un instant.
Changer les minutes en heures,
Dérégler les pendules,
Faire battre mon cœur,
Me faire décrocher la lune.
Maintenant c'est comme si j'allais exploser,
Laisser mes pensées prendre possession de tout mon crâne,
Montrer à tous que mes idées
Leur feraient vivre leur pire cauchemar.
Et ça me fait brûler d'impatience que de savoir,
Qu'un jour, un matin, un soir,
Je ferais taire ces gens qui parlent.
Ceux qui inconsciemment ou avec intention,
Détériorent ma différence, moquent ma véhémence,
Me font passer pour un con,
Et s'enfoncent dans leurs tares et leur peur de la dépression.
''tu sais, on est tous différents, mais toi, t'es carrément étrange.''
''tu vois, avec toi on a été patients, mais maintenant tu nous déranges.''
Toutes ces phrases qui hantent ma tête comme les paroles d'une chanson,
Qui s'écrasent dans mon crâne comme la houle sur la plage,
Et moi qui veux juste éviter l'orage..
Pourtant je sais bien que la mèche est allumée,
Que sur le sombre chemin j'ai bien avancé,
Il ne me reste que quelques pas à faire,
Avant de laisser la bombe exploser
Et m'éclairer de sa lumière.
De toute façon je ne serais qu'une feuille dans un arbre l'été,
Celles qui sont trop faibles pour tenir,
Rester accrochées,
Parce que c'est ce qu'on m'a mis dans la tête
Depuis maintenant des années,
Que je suis le gosse triste qui reste seul sans parler,
Ni même pleurer,
Je suis celui qu'on trouve bizarre,
Celui qui te fait froid dans le dos dès qu'il te regarde,
Parce que j'ai jamais aimé être gentil,
Parce que ça sert à rien les amis,
Parce que la société est une enclume,
Qui accroche à nos langues des chaînes poids plume,
Parce qu'on nous laisse croire à la liberté de parler,
Alors qu'en fait on nous laisse le droit de s'exprimer,
Uniquement si nos idées vont dans leur sens,
Le sens de ces gens qui veulent que l'on pense
Qu'ils sont les sauveurs de notre terre,
Alors qu'ils sont les seuls à nous recouvrir de sable,
Et nous payer l'aller pour le cimetière.
Alors messieurs, mesdames, malfrats,
Je vous offre mes pensées pour la dernière fois,
Je vous dit merci pour influencer la jeunesse
A ne plus se battre par paresse,
Les combats prennent place sur la scène,
un crochet, deux coups, et encore un que l'on emmène.
Aujourd'hui je ne suis pas seul,
Je prends mes idées noires avec moi,
Je ne vous dis pas au revoir,
Je sais qu'on ne se reverra pas,
C'est simple, mais je vais vous dire je crois que votre dieu n'accepte pas,
De laisser encore longtemps vivre
Quelque meurtrier que ce soit.
Texte: Julie Brione
